
Ils sont partout, se reproduisent, s’infiltrent dans chaque ville et parfois même trouvent leurs places au sein de petits villages. Chacun s’est forgé une opinion à leurs égard et je n’y fait pas exception. Cette opinion quelque peu négative m’accompagnedonc dans mon périple. J’associe ces restaurant chinois au gout monotone d’une sauce soja dominante et aux intoxications alimentaires fréquentes.
Lorsque je les visite c’est toujours encouragé par les amis, avec une réticence certaine, accrue si parmi eux ne se trouve pas l’un ou l’autre chinois en mesure d’obtenir la vraie, celle des plats authentiques, uniquement nommés en chinois et jalousement protégés par le patron. Malgré cela quel que soit le mal que le chef se donne, il n’égale jamais les saveurs qu’il pourraient obtenir s’il était soutenu directement parson terroir, son eau, ces produits locaux, etc.
Il est rare que la voie de mes papilles gustatives soit entendue dans le choix de la destination de mes voyages. Je considère les découvertes culinaires comme de plus ou moins agréables bonus mes vagabondages.
Il en est d’autant plus étonnant que si après un court temps passé en Chine si on me demandait d’en décrire le plus succinctement possible le caractère, un seul mot me vient à l’esprit: gourmandise.
Sans même abordé la question de la variété des mets, de la diversité des légumes et de la découverte de nombreux fruits jusqu’à là totalement inconnus, il est indéniable que les chinois adorent manger.
L’importance donné à la nourriture est bien supérieure à celle que l’on rencontre d’habitude, et surpasse même celle des pays que l’on pense les plus gourmets. Dès mon arrivée, le ton fut donné: lorsqu’on erre dans les rues, l’itinéraire constitue un réelsnack-aton, dans lequel on n’a jamais finis de goûter aux nouvelles spécialités. Lorsqu’on décide de s’aventurer dans les bars et clubs, les tapas s’invitent entre les bières, et parfois même, lorsqu’on sort de table au restaurant, c’est pour en choisir un second.
Les spécialités sont innombrables et, selon les dires locaux, en goûtant 10 nouveaux plats par jour, 10 ans serait nécessaire afin d’en faire le tour complet. Chaque région jouit d’un gout propre, et d’une panoplie de plat décliné à sa sauce. Les dumplings sont de toutes les formes et couleurs, les fondues chinoises dont chacun iciraffolent présentent chacun un goût bien particulier, et il existe autant deforme de tofus que les français ont de fromage.
Ici, l’animal se mange entier,les trippes sont délicatesses et les intestins sont particulièrement appréciés.Au menu s’ajoute l’ail sucré, les pates de poulet, les oreilles de porc, diversestomacs de la vache, les œufs de 100 ans, et de nombreux autres. Ces platsn’ont finalement rien d’étrange, car si l’on peut les critiquer par manqued’habitude, nos grands parents, eux aussi, ne gâchait rien de comestible.
Jusqu’au derniers jours, j’ai eu le privilège de n’avoir à commander par moi même à nul moment. Pour honorer mes hôtes et leur enthousiasme à vouloir me faire déguster de nombreuses spécialités, je me suis promise de goûter à tout ce que l’on me présenterait. La bizarrerie n’est pas à chercher dans les ingrédients, mais plutôt dans leur mode de préparation.
Voila que finalement, je me retrouve seul face à ce menu chinois, et que j’y aperçois la photographie d’une pile de tomates m’appelant de leur délicieux sourire rouge vif. Sachant que je serais incapable de leur résister, je souris au serveur alors que mon index les indique avec enthousiasme.
La serveuse s’approche, mon eldorado porté sur un plateau. Je salive d’avance à l’idée de croquer avidement leur fraicheur. Enfin, quelque chose de végétal, de frais, quel bonheur qui m’attends. Je trépigne d’impatience alors que le plat commence l’atterrissage, jusqu’à ce qu’il me soit enfin accessible. Posé devant moi, il me nargue. Mais une substance blanche étrange les recouvre.
Mon compagnon de voyage semble reconnaitre une saline, mais mes soupçons sont pires.